SERVANE MAGNAN – MEDIA RELATION MANAGER CHEZ COCA-COLA FRANCE


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A première vue, on ne s’imaginerait pas que Servane soit à la tête des relations media d’une grande structure internationale telle que Coca Cola France. Derrière cet air juvénile et enjoué se cache une grande stratège de la communication. On ne compte plus toutes les entreprises qu’elle a traversées pour en arriver là. Elle démarre en faisant des études de journalisme aux Etats-Unis, elle est diplômée d’un master’s degree en communication de l’Université de Syracuse de New-York et d’un bachelor’s degree de l’université Emerson College de Boston, pour ensuite passer du coté « Dark Side », comme on aime le dire, en agences de communication internationales à New York, puis à Paris. Servane s’est alors distinguée en défendant des marques fortes dans des domaines complètement différents comme Quicksilver, FedEx, Danone, Gucci, SFR. De 2014 à 2016, elle prend la tête de la communication internationale et digitale de Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck. Forte de ces expériences, Coca-Cola décide de lui faire confiance, et c’est à 37 ans qu’elle devient la responsable des relations médias.

En tant que PR Manager de Coca-Cola France, la filiale de Coca-Cola Company situé à Atlanta, elle est à pour mission de faire grandir les marques, développer leurs histoires et faire vivre leurs actualités, en collaboration avec CCEP qui produit et commercialise les produits du portefeuille Coca-Cola (Finley, Fanta, Sprite…). Le but, par rapport à leur cible, est de jouer un rôle de prescription, de faire l’intermédiaire avec les journalistes et les influenceurs, qui vont faire le relais grâce à leurs médias, réseaux sociaux, le bouche à oreille, et transmettre les informations aux consommateurs. Son actu du moment, c’est le Soft, un lieu inédit qui met en scène la vision de Coca-Cola pour y accueillir ses différentes parties prenantes. Un lieu d’échange au sein duquel des expériences marques ont lieu comme le lancement du nouveau Fanta ou celui du nouveau mocktail Spritz de FÏNLEY, et une soirée sera organisée pour l’occasion ce jeudi.

L’occasion était idéale pour lui demander quelques conseils, que ce soit pour le développement d’un site comme Sharps (ndlr : pas folle la guèpe), mais aussi, de lui demander quelle était sa perception de la mise en valeur d’un produit qui pourrait sembler de nos jours obsolète, ringard, ou souffrant d’une image un peu trop installé dans l’inconscient collectif. Et c’est avec brio qu’elle arriva à se sortir de ces situations parfois incongrues. A vous de vous en faire votre propre idée en lisant ces quelques réponses.

– Pour un Yaourt au Bifidus Actif
Alors c’est très intéressant, car le yaourt est par essence la marque dans laquelle la communication n’a pas du tout évolué. Les pubs nous montrent toujours une femme nue en train de manger leur yaourt en le savourant comme si cela leur déclenchait un orgasme, toujours avec la flèche sur le ventre qui pointe vers le bas, alors que le yaourt est autant consommé par les hommes. Je me dis alors, pourquoi ne pas mettre un homme nu, bien en forme, barbu pour faire le contre coup. D’ailleurs en te regardant, je me dis que tu es la cible idéale.

– Pour la sacoche banane
Tous les ans, on nous dit que cela va redevenir à ma mode. Tout dépend de comment elle est portée. L’enjeu serait que cela devienne un basique de la panoplie de la modeuse. Je pense qu’il faut jouer le côté désuet et l’assumer à fond. Comme quand Gucci ou Versace ressort cet accessoire avec son logo en gros. On peut aussi imaginer une collab’ comme avec Supreme et Vuitton qui font énormément parler d’eux en ce moment avec le #toutsaufsupreme. Bref, jouer sur le côté street, provocation de la banane mais tout en gardant une forme de chic derrière.

– Pour une pâtisserie qui s’appelle la tête de nègre
Dans ce cas-là, assumer à fond le côté politiquement correct, et changer le nom de la pâtisserie. Il y un problème évident à lequel on doit se confronter, c’est le nom de la pâtisserie. On part vraiment dans le côté de l’origine du nom. Que cela vient du colonialisme, du racisme. Il y a une grande remise en question sociétale. Donc pourquoi pas interpeler les gens et lancer une campagne nationale, « renommons la tête de nègre ! ».

– Pour un parfum qui s’appelle Jean Peste
Alors, je ne savais pas que cela existait. C’est un peu culotté, parce que j’imagine qu’ils ont dû sortir ce nom pour faire le buzz comme on dit, mais il faut aussi que cela raconte une histoire. Et dans ce cas-là assumer jusqu’au bout. Ici, il faudrait inviter les gens à un concours où on leur demanderait de trouver des jeux de mots avec leur prénom, et le meilleur jeu de mot gagnerait qu’on sorte ce parfum sous ce nom.

– Pour un artiste coupable d’adultère
Aux Etats-Unis cela marche très bien, d’ailleurs les français devraient s’en servir un peu plus souvent, ce sont les excuses directes. Tu te fais attraper, tu t’excuses tout de suite, mea culpa. Les gens passent beaucoup plus vite à autre chose. Regarde Schwarzenegger, il fut monsieur Univers, acteur de film de fiction, ancien gouverneur républicain, maintenant on l’écoute comme la principale force d’opposition écologique face à Trump avec ses prises de paroles ; et pourtant, il a trompé sa femme maintes fois, fait un enfant avec sa femme de ménage… Et comment il fait pour toujours être au top dans le cœur des américains et être autant respecté ? Et bien il s’est excusé tout de suite. Comme Clinton, même si ce dernier a eu un peu plus de mal à l’assumer…

– Pour des tongs
Ha ! Je déteste avoir le fil, là, entre les doigts de pied. Ça m’inspire assez le camping, même si cela peut être sympa. Mais pour redonner une belle image, on peut imaginer une soirée claquettes à la piscine Molitor, on assume les chaussettes à l’intérieur. Peut-être que certaines personnes vont se rendre compte au final que c’est super agréable. Par contre, j’imagine ça plutôt comme un événement découverte, une expérience. Mais, attention il existe des claquettes de marque de luxe. Je pense que la claquette Gucci en cuir détonne un peu de la tong de base. Mais il faut que cela reste dans des lieux spécifiques, il faut s’attribuer des moments. Non à la claquette de rue !

– Pour le retour du minitel
Là par contre, j’adore l’objet. Et je suis pour le retour du minitel dans nos maisons. De la même manière que les polaroids. Au départ c’était complètement désuet, puis Instagram est arrivé avec des filtres se rapprochant du rendu des polaroids et maintenant, c’est ce qu’il y a de plus tendance. Fujifilm a même lancé un appareil photo diapo se nommant Instax avec lequel tu peux imprimer les photos directement, c’est top! Pour le minitel, il faudrait l’imaginer de la même sorte, connecté, avec un wifi intégré. Donc au lieu que ce ne soit qu’un objet de collection perdu dans une décoration vintage, dedans il y a un vrai ordinateur simplifié pour les gens qui ne sont pas trop geek, avec un service de conciergerie par exemple. Et pourquoi pas revenir sur une proposition de lignes roses, service mythique de l’ancien temps, avec une vraie proposition de rencontre au téléphone ou en webcam.

– Pour le dernier spectacle d’Anne Roumanoff
Alors là, je sèche. Je ne vois pas du tout ce que je pourrais faire. C’est peine perdue. Blague à part, elle a son public, son humour, son domaine. Qu’elle continue à faire comme elle fait, je pense que cela lui va très bien sans qu’on ait besoin d’intervenir.

– Pour le site amateur Jackie et Michel
Justement, je trouve ça très marrant, car je ne connaissais pas. J’ai appris que c’était un site porno amateur, et donc qui dit amateur, dit vrais gens. Alors pourquoi pas raconter leurs histoires et ainsi connaître ce qu’ils ont vécu avant le dénouement qui les ont fait venir faire l’amour devant une caméra. Enfin faire l’amour… Je mettrais un peu plus d’humain et d’histoire derrière, comme pour les vieux films érotiques à la vieille époque, où on apprenait à connaitre les personnages avant qu’ils ne passent pas à l’acte.

– Pour un site consacré aux entrepreneurs et influenceurs 😉
Le site touche différentes communautés via des gens qui ont de portraits assez différents mais complémentaires, et explique bien ce qu’ils font. Cela va rapidement devenir un endroit où les gens peuvent se renseigner sur un corps de métier ou parfois pour une recherche d’inspiration. Du coup, laisser tes intervenant pousser le contenu que vous avez fait ensemble et faire jouer le bouche à clic, petit à petit je pense que cela va progresser et qu’il faut laisser se faire les choses naturellement. Si tu as des gens intéressants venant de communauté différentes, très vite ces communautés vont se toucher, et les gens vont vouloir connaître ce que font les uns les autres dans le but soit de travailler avec eux, soit de s’en inspirer. Ce n’est que du positif.

– Pour la petite sœur d’une marque de soda – FÏNLEY
Alors Fïnley n’existe que depuis 3 ans. La marque n’a été créée que pour la France et la Belgique – elle vient juste d’arriver sur le marché hollandais – pour répondre à un besoin concret des adultes qui se délaissent des softs.
C’est une boisson sans alcool qu’on peut boire entre amis, pour se rafraichir, pour l’apéritif, un peu plus sophistiqué qu’un soda ordinaire, sucré comme il faut avec de l’extrait de stévia, et avec de fines bulles… La grosse actualité, c’est la passation d’ambassadeur entre Omar Sy et Alexandra Sublet, agrémentée d’une nouvelle campagne publicitaire. Il faut aussi parler de la gamme de mocktails, avec la sortie du goût Spritz. On organise justement un événement ce jeudi, afin d’inviter des journalistes et influenceurs à venir gouter la nouvelle boisson au rooftop du Soft. Car il n’y a pas meilleur moyen afin de faire découvrir une boisson aux gens que de la faire déguster dans les meilleures conditions possibles.

Vous êtes un influenceur et vous voulez découvrir cet endroit inauguré par Coca-Cola, du 20 avril au 7 juin, suivez ce lien :
www.coca-cola-france.fr/le-soft