Natali, Masha et Mariia – Modèles ukrainiennes et russes
(Photos : Cedric Canezza)
Propos recueilli le 12 Juin 2017
Natali, Macha et Mariia sont des mannequins d’Ukraine qui évoluent à l’international. C’est lors de leur passage à Paris pour un shooting mode que nous avons pu les rencontrer. Elles nous dévoilent leur vie de modèle au rythme des voyages et séances photos, leurs origines slaves, et nous donnent leurs avis sur la situation géo-politique de leur pays. Une rencontre joyeuse et généreuse, où rires complices se mélangent aux propos d’analyses personnelles d’une zone en conflit d’où elles sont issues.
Finesse d’esprit, visages d’anges et gaieté de coeur vous feront craquer pour ces beautés venues de l’Est…
– Pourriez-vous vous présentez ?
Natali : D’origine Russe, je vis actuellement à Kiev. Entre la Russie et l’Ukraine, qui sont mes différents lieux de vie ! Je suis Russe, et Ukrainienne.
Mariia : Je suis complètement d’origine Ukrainienne, de la capitale Kiev.
Masha : Je suis aussi totalement Ukrainienne, de Kiev. Mais mon nom de famille sonne Français, je dois avoir des origines lointaines.
– Quel âge avez-vous ?
Natali : 26
Mariia : 25
Masha : 27
– Êtes-vous des amies proches ? Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Nous nous sommes rencontrées à Kiev il y a plusieurs années. Puis perdues de vue à cause des différents voyages, mais le destin a fait que nous nous sommes retrouvées, pour notre plus grand bonheur !
Oui, et nous sommes aussi très heureuses d’avoir pu faire un shooting mode toutes les trois ensemble aujourd’hui avec un super photographe !
– Jamais de disputes entre vous ?
Non, nous sommes claires et honnêtes ensemble. Par exemple, nous aimons des styles de garçons différents, alors pas d’embrouille ! Tout va bien !
– Que pourriez-vous nous dire sur la situation politique actuelle en Ukraine ?
Masha : Ce n’est pas stable. Il se passe un « jeu » économique entre différents pays qui retient la population en otage. Le but final n’est pas de « capturer » une région, mais c’est plutôt une question d’intérêts financiers. Les habitants de Kiev ne sont pas très informés sur ce qu’il se passe à l’Est du pays, dans la zone de conflit.
– La vie est-elle difficile en Ukraine ?
Non, pas tant que ça ! Il est juste difficile de savoir ce qu’il s’y passe ! Les habitants sont bons et accueillants. Ces cinq dernières années ont été perturbées mais nous n’abandonnons pas et restons positifs et solidaires. À Kiev, la situation est calme car la région concernée est lointaine.
– Avez-vous des proches engagés dans cette guerre ?
Oui, des camarades d’université, beaucoup de mannequins également…
– Est-ce que vous avez de leurs nouvelles ?
Oui, et elles ne sont pas toujours bonnes. Par exemple, nous connaissons de nombreux mannequins originaires de Crimée et depuis l’intervention de la Russie, la situation dans cette zone s’est dégradée. Ces mannequins travaillent désormais pour envoyer de l’argent à leur famille restée sur place pour survivre.
– Est-ce un échappatoire pour vous de venir à Paris ?
Non, absolument pas ! C’est comme une aventure, nous avons des superbes vies à Kiev tout en ayant la chance de beaucoup voyager. Nous y avons nos maisons familiales et nous y vivons bien sans ressentir la guerre. Mais nous essayons de prendre soin des personnes qui sont impliquées, en organisant des quêtes pour des dons en leur faveur par exemple.
– Le travail en tant que mannequin est-il intéressant actuellement en Ukraine ?
Non, plus du tout. Ce n’est pas à cause de la compétition, mais plutôt du déclin économique. Hélas, les gens n’accordent plus d’attention à l’art, au mannequinat, en ces temps difficiles. D’autres métiers comme ingénieur, docteur et professeur restent demandés mais le salaire moyen a également baissé, entre 150 et 250 euros par mois ! Beaucoup plus bas qu’en Europe.
– Comment imaginez-vous votre vie future ?
En choeur : Joyeuse !
Natali : Quelque part près de la mer, peut-être en Espagne ! Je n’y suis jamais encore allée mais je suis certaine que lorsque j’irai, je m’y sentirai très bien. Ou Hawaï, ou une île en Thaïlande… Ensoleillée, toute l’année ! Ceci car je suis fatiguée par le temps si froid de mon pays. J’ai une peau blanche, mais je bronze bien !
Mariia : Je déteste aussi le froid, j’aimerai vivre en été tout le temps ! J’aime énormément mon pays mais je ne sais pas où exactement j’aimerai vivre plus tard… En Europe, ce serait en France ou en Pologne. Ailleurs, je dirai l’Asie.
Masha : J’ai vécu dans plusieurs pays différents, mais dorénavant je souhaite rester dans mon pays parce que je l’aime et que ma famille y est présente. J’aimerai passer quelques années à l’étranger mais ensuite y retourner. À Kiev, ou en dehors. Acquérir ma propre maison. C’est mon sentiment du moment, peut-être que celui-ci évoluera !
Quelle est votre définition du bonheur ? Êtes-vous heureuses en ce moment ?
Oui nous le sommes, et toujours de bonne humeur ! Chaque jour est fait de moments incroyables, nous vivons des instants magiques quotidiens qui nous rendent heureuses. Nous sommes tellement contentes d’être dans une ville aussi magnifique que Paris qu’on adore, c’est toujours un plaisir de venir ! Nous aimons tellement les voyages et l’aventure !
Merci à Natali, Macha et Maria pour cette interview.
Merci à Thomas Cardin de nous avoir ouvert les portes de son appartement.
Propos recueillis par Cédric Canezza,
Retranscription écrite par Diana Saliba.